II.1.Fm
Pour IMPRIMER cette fiche...

.
Léon Eugène Romulus Siben 2010/2814d

né le 01 avril 1861 à Pistoia [Pistoja] (I) le 20 février 1941 à Saint Dié (88)
fils de Alexandre Siben (1824-1882) 20/28
et de Caroline Le Duc (1829-1860) 21/29
épouse en été 1894 à Colmar (68)*

Jeanne Wimpffel
née le 8 avril 1866 à Colmar (68) le 29 janvier 1951 à Zimmerbach (68)
fille de Georges-Joseph Wimpffen (1825 -1879)


Léon et Jeanne

.

.
*
Colmar, en 1894, se trouve en Allemagne. En effet, elle fait partie du "Reichsland" d'Alsace-Lorraine, territoires cédés par le traité de Versailles à l'Empire Allemand après la guerre de 1870 et la défaite française face à la Prusse. L'Alsace ne redeviendra française qu'en 1918.


1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8

.

..
E
nfants : 1) Georges dit Geo Siben 4/6da (24.08.1895 - 12.06.1916)
Enfants : 2) Pierre Siben 4/6db (10.08.1897 - 14.09.1917)
Enfants : 3) Jacques Siben 4/6dc (07.08.1900 - 23.11.1957), il épouse en 1929 Marie Thérèse Hémard d'Adigny
Enfants : 4) Jean Marie Siben 4/Zdd (19.11.1903 - 26.10.19..), il épouse en 1928 Hélène Barrard
Enfants : 5) Marie (Mimi) Siben 5/7de née le 09.02.1908,
Enfants : ... elle épouse en 1930 Jean Costard de St Léger (1895-1959)

. .
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8
 
.Georges et Pierre
 

..


.

.
Léon, comme son frère aîné Ernest 10/14, se prénome aussi Romulus. En effet c'est une tradition de Pistoja que de donner ce nom de baptême peu courant en France à tous les garçons nés dans cette petite ville de Toscane, en Italie. En effet, leur père travaille à la construction du chemin de fer de Florence à Bologne, puis à celle de Vintimille à Gènes..
P
etit garçon on le surnomme Cino. Léon passe ses premières années en Italie, avec son frère et ses sœurs. Ils habitent d'abord Pistoja, puis Gènes, via Goïto, à partir de janvier 1866. Ils passent tous leurs étés dans une maison ou une autre, située dans l'arrière-pays italien ou au bord de la mer.
 
En 1872 son père opte pour la France, Léon est donc français, bien que Metz, la ville natale d'Alexandre Siben, de même que la plus grande partie du département de la Moselle soit intégré au nouvel Empire Allemand.
 

.* Niice est une ville française
     depuis 1860.


Léon Siben,
croqué par son frère Ernest,
lors d'un voyage
en Belgique vers 1879.

En 1873 il est envoyé au lycée à Nice* avec son frère Ernest.Sa famille rentre en France et s'installe à Paris, rue de St Pétersbourg. Son frère Ernest, poursuivant la tradition familiale, prépare Polytechnique. Léon lui préfère la magistrature. Il commence donc ses études de droit à Paris en 1878, qu'il mène jusqu'au doctorat. Comme son frère Ernest, il aime dessiner et peindre des aquarelles.
 
E
n 1880 il est nommé attaché au parquet du procureur général, puis au cabinet du Garde des sceaux. Cinq ans plus tard, il occupe le poste de substitut à Coutances et en 1888 le même à Laval, puis celui de Procureur de la République à Béthune.Il a 29 ans.
 
E
n 1894, il est chef du parquet de Douai, et quelque mois plus tard chef de cabinet du procureur général, à Paris (secrétaire en chef du parquet général). Deux ans après, le voici substitut au Tribunal de la Seine.
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8
.

.

.
L
éon Siben n'oublie pas que sa famille est originaire de Lorraine. Il fait de fréquent séjours dans les «provinces perdues». C'est ainsi qu'il se lie avec une famille alsacienne, les Winpffen..
L
éon épouse à Colmar, la même année, Jeanne, sœur du général Joseph Emile Georges Wimpffen (1824 -1882). Elle appartient à cette bourgeoisie Colmarienne, aisée et, francophile. Son père est médecin et son oncle président de la chambre de commerce.
Née avant 1870, Jeanne a vécu à travers sa famille la douloureuse histoire de l'Alsace ballottée de France vers l'Allemagne et d'Allemagne vers la France, suites aux guerres de 1870 et de 1914-1918.

Curieusement, comme cela c'est souvent perpétué dans la famille, Léon a des convictions politiques très différentes de celles de son frère Ernest.
Au moment de «l'Affaire» le magistrat, pour la défense de l'honneur de l'armée, est persuadé de la culpabilité du traître. L'officier, lui, n'a jamais douté de l'erreur judiciaire ! Contrairement à d'autres ils n'en ont pas moins toujours gardés une grande estime réciproque et d'excellentes relations fraternelles.
 
Léon Siben poursuit sa brillante carrière. En 1907, il devient subtitut du procureur général près la Cour de Paris. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en janvier 1912. Douze mois plus tard, Louis Barthoux, le garde de Sceaux, lui confie le poste délicat de directeur du personnel. Il devient par là même, sous le contrôle du ministère de la justice, un des principaux chefs de la magistrature. Mais le côté politique de cette fonction lui répugne, il demande donc et obtient en février 1914 le grade d'avocat général près de la Cour d'Appel de Paris.
 
L
éon et Jeanne Siben habite avec sa famille 7 avenue Gourgaud, à Paris.
Ils ont cinq enfants. Léon, comme Jeanne, aiment beaucoup l'Alsace.

1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8

.


 
Zimm' aujourd'hui :
la maison Siben au
3 rue du président Siben
en juillet 1999
(photo de J.L. Siben)

.

Georges et Pierre

..
I
ls s'y rendent souvent. C'est là que naissent leurs deux derniers.
Ne trouvant pas de maison à leur convenance dans la vallée de Munster, ils se font finalement construire en 1912, une magnifique villa, à Zimmerbach, au milieu des vignes, dans le bas du village. Ils ont choisit un architecte de Colmar. Cette grande demeure, mi-pierre de taille, mi-colombages, avec un grand balcon ouvert à ranbarde de bois tourné, orienté vers la ruine du vieux château du Pflixbourg sera leur lieu de villégiature.

Jeanne est à Zimm' depuis la mi-juillet 1914, quand Léon arrive le 28, avec Pierre qui vient de réussir son premier bac. Le lendemain tombe la terrible nouvelle / la guerre est déclarée. Que faire ? Déjà les hostilités commencent, et l'angoisse accompagnent les nouvelles bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses qui circulent. Le 19 août, le front se rapproche et le 20 les premiers chasseurs français entrent dans le village. Mais le 24 déjà, ils doivent se retirer. Par crainte de représailles, la famille Siben part avec eux. Ils reviennent à Paris. En leur absence leur maison est pillée par l'ennemi.
 
L
eurs deux fils aînés partent se battre avec enthousiasme, dans les rangs de l'armée française. Ils trouvent tous deux la mort à Verdun. L'aîné, Georges (dit Geo), est tué d'une balle entre les deux yeux, en juin 1916. Pierre tombe quinze mois plus tard, le 14 septembre 1917, dix jours avant Jean Gouzy 4/6aa .
Paulette 5/7 est toujours restée marquée par la perte dramatique de ses trois cousins germains.

   
L
'avocat général Léon Siben accepte avec stoïcisme et fierté la mort de ses deux aînés tombés en champs d'honneur, «morts pour la France».

En 1918, l'Alsace et la Lorraine redeviennent française.

1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8

.
Le président Léon Siben,
en grande tenue.

 


Le système administratif et judiciaire d'Alsace est réorganisé. Léon Siben est nommé premier président de la cours d'appel de Colmar... (1)  .

Le 3 février 1919, le Palais de Justice de Colmar est couvert de drapeaux tricolores. M. Léon Siben, Président du Tribunal supérieur, officier de la Légion d'honneur, porteur de la grande hermine, entouré de nombreux magistrats en robes rouge et des généraux Castelnau et Gouraud, (les «libérateurs» de l'Alsace-Lorraine), prononce un grand discours devant une foule enthousiaste ... (2 .
Contrairement au système allemand, qui n'intégrait que 40 magistrats, il est décidé que sur les 205 membres que comprennent les diverses juridictions dépendant du ressort du Tribunal Supérieur de Colmar, c'est à dire la Cour d'Appel, 110 sont Alsaciens ou Lorrains.

La Cour d'Appel comporte trois chambres : la chambre correctionnelle et la chambre de mise en accusation sont des nouveauté en Alsace.

Léon Siben préside la Première Chambre Civile, qui juge les affaires les plus délicates et les plus importantes. Son esprit clair et méthodique lui permet de résumer de manières limpides et précises les questions les plus confuses, et grâce à sa parfaite connaissance juridique il peut rendre des arrêts précis. Il fait l'admiration de ses subordonnés. Très conscient de l'indépendance nécessaire au magistrat pour juger «sans haine ni crainte», il réagit violemment contre toute tentative d'intervention que se soit sous des prétextes politiques ou par le jeu des relations.
Les premières années ne sont pas faciles, c'est une période d'adaptation. Léon Siben, en tant que premier président garde des contacts étroits avec Foch, Poincaré, Barrès..
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8
.

 

.  
S
on laïtmotif : «Que chacun de nous se fasse champion de la réconciliation nationale dans le relèvement du pays.» (3) 


Evidement Léon et Jeanne ont retrouvée, dès la fin de la guerre, leur maison de Zimmerbach, dans une rue qui porte aujourd'hui son nom : rue du président Léon Siben. Les dégâts de la guerre réparés, la villa de style alsacien retrouve tout son éclat.

En 1927, il lance un cri d'alarme, face à la montée d'un nouvel état d'esprit chez certains Alsaciens autonomistes qui font naître un mouvement séparatiste . De plus, les relations sont tendues avec le nouveau procureur général nommé fin 1925. Son prédécesseur, protestant convaincu, tout comme Léon Siben est catholique sincère, était un homme courtois, mais leurs successeurs se montrent des adversaires acharnés, ayant une conception totalement différente à la sienne sur le recrutement et l'avancement des magistrats. Ils court-circuitent toutes ses propositions. Léon Siben décide donc de faire valoir ses droits à la retraite en 1928.

Nommé président honoraire en janvier 1929. Il peut pleinement profiter de Zimm' où il se retire. Il met à profit ses loisirs pour écrire, faire des conférences... (4) 
.
Il se sent de plus en plus attiré par un «nationalisme intégral». Il rend public son adhésion à la cause royaliste. Le ministère de la justice lui demande des explications, ce qu'il fait en appuyant ses convictions. Cette prise de position politique lui vaut de voir annuler en mai 1937, par le garde des sceaux de l'époque, le décret de sa nomination de président honoraire*. Cette mesure provoque une protestation du barreau de Colmar... (5)  .

* Léon a la joie d'apprendre 
en novembre 1940  
qu'un
.décret lui rend  
l'honorariat. 
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8
Détail du faire-part
de Jacques
 4/6dc
 

 
C
omme Léon l'annonçait, la guerre éclate en 1939. Pour éviter d'être arrêtés et déportés, Léon et Jeanne sont à nouveau obligés de quitter Zimmerbach.
Leur maison est une fois encore occupée par les Allemands. Mais cette fois-ci, ils ne trouvent rien à piller, les habitants du village ont évacué, avant leur arrivée, tout le mobilier de la villa. Chacun en à pris un peu chez lui. C'est ainsi que les deux primitifs que possède Léon se retrouvent accrochés à la sacristie...
En 1945, au retour de Jeanne, tout a été soigneusement remis en place. Quelle beau témoignage de l'affection et d'estime, de la part des habitants de Zimmerbach.
 
M
ais Léon, lui , ne reviendra pas à Zimm'. Il a de graves problèmes cardiaques.
Il meurt «en exil» à St Dié en février 1941.
 
Seule Jeanne retrouve leur maison de la vallée de Munster après la guerre. Elle y demeure jusqu'à la fin de sa vie.

 

La maison, dans le bas du village, est encore dans la famille et appartient aujourd'hui à sa petite-fille Jacqueline 3dcc.
 
Sources : Y. F. de F. (album Siben); E. Siben,'Notes et souvenirs' ; Jacqueline Tourangin-Siben ;
Léon Siben 'Journal,juillet-août 1914', dactylographié et diffusé par J. Siben en 1957 Gaston Baur "Léon Siben, le Premier Président,
un grand serviteur de la France", in Magzine Ringier ALSACE et MOSELLE, n° 46 du 12.11.1960 E. Bonfils-Lapouzade,
'Le premier président Siben' , coll. Souvenirs d'Alsace, Nancy, 1946. traditions familiales.

02/2006
  1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6-- 7 - 8
.
  
  
  
  
 

...  nous mettons à votre disposition deux pdf :
  1  pdf recto et 1 pdf verso.

Sur un format A4 :

  imprimez le 1e sur un papier d'un grammage suffisant 
             pour éviter que les images transpercent le support.

  Si votre imprimante le permet, inverser l'ordre de sortie,                                  si non inversez-les manuellement.

Retournez le paquet de feuilles ainsi traitées, et 

  imprimez le 2 pour obtenir une impression « RECTO/VERSO »