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V-7-F
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Jean Nicolas Watrin 86/118
né 2 avril 1756 à Metz (57) le 30 octobre 1839 à Metz (57)
fils de Nicolas Watrin (17..-<1794) 172/236 et de Marguerite Diagre (17..-<1794) 1735/237

il épouse 1)...........le 13 janvier 1778 à Metz (57).
Suzanne Lagarde
née le 2 janvier 1755 à Metz (57) le 26 août 1793 à Metz (57)

il épouse 2).... le 14 décembre 1794* à Metz (57)
Anne Hocquard 87/119
née le 14 mai 1765 à Metz (57) le 29 décembre 1813 à Metz (57)
fille de Pierre Hocquard (17.. - < 1794) 174/238 et Catherine Bertin (17..- <1782) 175/239


elle avait épousé  a)   le 27mai 1784 à Metz (57)
Pierre Schneider
né en 1755 à Metz (57) ? ou à Douderense (?), diocèse de Tève (Trève ?) en 18..,
fils de Johannes Schneider (17.. - > 1784) et de Maria Anna Ivongflik
(17.. - > 1784)
(divorce enregistré le 6 août 1794*) à Metz (57)
 

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¤ Jean Nicolas Watrin est connu parmi ses descendants sous le sobriquet
du "grand-père aux 32 enfants".
En fait, on ne lui connaît que 20 enfants, issus de deux mariages successifs.
 

 * Entre 1793 et 1805, c'est le calendrier révolutionnaire qui est officiellement utilisé en France.
Son usage se généralise en province en 1794. Les dates figurant sur l'état civil sont donc respectivement :
le 24 frimaire an III = le 14 décembre 1794 et le 19 thermidore an II = le 6 août 1794.
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1) Enfants de
Jean Nicolas Watrin et
de Suzanne de la Garde
(tous nés à Metz) :






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1) Charles Nicolas Watrin (17.06.1780 - . . . 18.. ) 42/58a

01) il épouse le ... 08.1833 Rosalie Adèle Rossignol
02) Simon Pierre Watrin (01.07.1781 - . . . )
03) Jean Baptiste Watrin (08.10.1782 - . . . )
04) Marguerite Jeanne Watrin (14.04.1784 - . . . )
05) Marie Antoinette dite Marie Anne Watrin (13.06.1785 - > 1834) 43/59e
06) Jean Nicolas Watrin (18.01.1787 - . . . 18.. ) 42/58f
07) Jean Baptiste Watrin (09.02.1788 - . . . )
08) Pierre Watrin (15.02.1789 - . . . )
09) Simon Pierre Watrin (07.05.1791 - . . . )
10) Marie Watrin (30.07.1793 - . . . 18.. ), célibataire 42/58j

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2) Enfants de
Jean Nicolas Watrin et
de Anne Hocquard
(tous nés à Metz)

11) Suzanne Watrin (24.05.1796* - . . . )
12) Françoise Félicité Watrin (25.05.1797* - . . . 18.. ) 43/59 l
12) elle épouse le 25.11.1829 Nicolas Michel Stolz (~1786 - 18.. )
13) Jean Nicolas Watrin (25.05.1798* - . . . 18.. ) 42/58m
14) Anne Adélaïde Watrin (29.10.1800* - 21.07.1871) 43/59
14) elle épouse le 28.11.1826 Prosper Leduc (31.11.1799* - 15.03.1866) 42/58

15) Adèle Glossinde Watrin (28.02.1802* - . . . 18.. ) 43/59 o
15) elle épouse le 22.12.1830 Pierre Nicolas (19.05.1798* - . . . 18.. )
16) Jean Baptiste Léon Watrin (17.01.1803* - . . . 18.. ) 42/58f
17) François Auguste Watrin (29.09.1804* - . . . 18.. )
18) Jean Baptiste Victor Watrin (20.02.1807 - . . . 18.. )
19) Jean Nicolas Auguste Watrin (18.02.1808 - . . . 18.. )
20) Adèle Joséphine Watrin (23.05.1810 - . . . 18.. ), religieuse 43/59t

Les 2 premiers enfants
sont déclarés à Metz
dans la 4e section,
les suivants dans la 3e
et les 3 derniers dans la 2e
 .
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Soit, selon le calendrier en court : .24.05.1796 = 25 floréal an IV,. 25.05.1797 = 26 floréal an V,. 25.05.1798 = 26 floéal an VI,
29.10.1800 = 7 brumaire IX,. 31.11.1799 = 10 brumaire an VIII,. 28.02.1802 = 9 ventôse an X,. 19.05.1798 = 30 floréal an VI,
17.01.1803 = 27 nivôse an XI,. 29.09.1804 = 7 vendémiaire an XIII.
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¤ Jean Nicolas Watrin est né à Metz.
Il est baptisé le 3 avril 1756, le lendemain de sa naissance, dans l'église paroissiale de St Livier.
Son parrain est Jean Jacques Diagre (ou Diagne), cordonnier à Boulay, peut-être un oncle maternel ?
Il devient marchand de blés, c'est à dire de céréales (froment, épeautre, seigle, orge, ...).
Ces céréales avec lesquelles on fait du pain, des bouillies, forment alors la base de l'alimentation en France.

¤ Il se marie à 22 ans, avec Suzanne (de) Lagarde*, messine comme lui, âgée de 23 ans. Il est probable qu'ils s'installent dès cette date place St Louis, la grande place d'armes de Metz, entourée d'arcades, où habitait déjà le père du jeune homme.
En 15 ans de mariage, Suzanne lui donne dix enfants, un tous les 15 à 18 mois. Mais elle ne se relève pas de ses dernières couches. Elle succombe 4 semaines après la naissance de la dernière, à la fin de l'été 1793.
Les enfants sont certainement confiés, quelques jours ou quelques heures après leur naissance, à une nourrice comme cela se pratique couramment à cette époque. C'est pourquoi il est parfois difficile de retrouver avec certitude leur trace. Ont-ils survécu aux premières années de vie si meurtrières aux tout-petits et ont-ils simplement quittés Metz à l'âge adulte ? Ou sont-ils morts chez leur mère nourricière et ont-ils été inscrits sur le registre des inhumations d'un quelconque petit village ? Quatre au moins de ses 10 enfants passent le cap difficile de la petite enfance, dont la petite derniére.
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"Le grand-père Watrin"
(miniature sur ivoire)
* Elle est peut-être une sœur
...de Jean Baptiste Lagarde, né vers 1762,
...vinaigrier habitant rue.des Allemands,
...qui signe comme témoin lors du.remariage
...de Jean Nicolas en 1794.
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¤ Ces quinze années sont
¤ des années d'aisance.

¤ Signes de sa prospérité,
¤ cet homme, fils de "vannier"
¤ (sic), se fait plusieurs fois
¤ portraiturer, le regard droit,
¤ sous sa perruque poudrée
¤ ou dans cette confortable
¤ tenue bourgeoise.

¤ Ses deux portraits sont
¤ conservés parmi
¤ ses descendants.

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¤ Jean Nicolas est donc marchand de blés. Pour devenir farine, le blé est moulu. D'où l'importance des moulins. Jean Nicolas Watrin, en homme d'affaire avisé, a pris à ferme (on dirait, aujourd'hui, en location) les moulins de Basse Seille. Un très bon investissement.

Le commerce des céréales est lucratif, parfois même très lucratif. On accuse souvent les marchands de blés d'être des accapareurs, achetant de grandes quantités de céréales à bas prix au moment des récoltes et les revendant très chères au moment de la "soudure", au début de l'été, quand le blé commence à manquer et que la prochaine moisson se fait attendre. Beaucoup de négociants s'enrichissent à la fin du XVIIIe siècle en faisant monter considérablement les cours. Ces "affameurs" participent indirectement aux causes des soulèvements populaires de 1789 et des années suivantes, en aggravant les conditions de vie des gagne-petits. Les récoltes sont déjà médiocres, acheter du pain devient très difficile si les prix sont exagérément gonflés ! C'est poussées par le spectre de la faim que les Parisiennes sont venues à Versailles chercher "le boulanger, la boulangère et le petit mitron" (Louis XVI, Marie- Antoinette et le Dauphin) en octobre 1789.

Rien ne prouve cependant que Jean Nicolas Watrin soit lui aussi un accapareur, qu'il se "soit fait du blé" sur le dos du pauvre monde ou qu'il ait spéculé à des fins personnelles sur le ravitaillement de Metz. Ni même que la période troublée de la Révolution lui ait laissé le loisir d'accroître sa fortune.

Metz est une ville de garnison. Les affaires que traite Jean Nicolas pour se procurer du grain lui ont permis de mettre en place tout un réseau de relais.
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C
e qui explique qu'il soit nommé "agent général des transports militaires", poste particulièrement important et périlleux au moment de la Terreur, quand "la Patrie est en danger" et les armées coalisées aux frontières, prêtes à envahir la France.   Pour éviter d'être taxé de royalisme, alors que la Terreur est à l'ordre du jour, il fait modifier, sur les registres, le prénom de son 5e enfant, qui de Marie Antoinette devient Marie Anne. C'est dans ce contexte d'incertitude que Jean Nicolas perd son épouse, Suzanne Lagarde.
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* Anne Hocquard habite,
....comme Jean Nicolas,
....place de la Liberté
....(ex-place St Louis).

¤ Le citoyen Watrin ne porte pas le deuil trés longtemps. Quatre mois après le décès de Suzanne, il s'unit avec une de ses voisines*, Anne Hocquard (ou Hocard, comme elle l'orthographie elle-même), par une froide journée d'hiver, devant l'officier d'état civil de la 4e section. C'est un mariage républicain. D'abord parce que l'on est en pleine Terreur, et que les églises qui n'ont pas été fermées sont devenues des Temples de la Raison. Mais aussi parce que Anne est une divorcée. La jeune femme a 29 ans, 10 de moins que son époux.
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Signatures de Jean Nicolas Watrin..
et de Anne Hocquard.
sur le registre de mariage..
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¤ Native de Metz, Anne s'était mariée avec un certain Pierre Schneider. Mais le couple ne s'entend pas et il se sépare. Depuis 1792 le divorce est légal, soit par consentement mutuel, c'est le plus rapide, soit "pour cause d'incompatibilité d'humeur et de caractère", solution un peu plus longue à laquelle ils ont recours, aucune conciliation n'étant possible pour réunir les deux époux. Une troisième cause peut être admise, l'émigration hors de France de l'un des conjoints, mais ce n'est pas le cas ici..
 

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Le divorce est prononcé le 19 thermidor (6 août) précédent ce 24 frimaire an III (14 décembre 1794). Anne Hocquard n'a pas non plus attendu très longtemps pour se remarier. Il faut tout faire très vite en ces années troublées. On n'est jamais sûr du lendemain, il faut saisir la vie à pleines mains.
C'est peut-être ce remariage civil avec une divorcée qui est à l'origine de la tradition familiale, controversée, qui prétend que Nicolas Watrin est d'origine protestante.

¤ Ils s'installent dans le logement de Nicolas, à Metz. La place a simplement changé de nom. De place St-Louis, elle est devenue place de la Liberté.

¤ Anne, par son mariage, se retrouve à la tête d'une famille déjà nombreuse, 4 enfants au moins, 10 au plus, sans compter ceux qu'elle a peut-être de son premier mariage dont la tradition n'a pas conservé la mémoire ? Mais probablement seuls les aînés sont à la maison, les plus jeunes étant encore en nourrice. A son tour, Anne donne le jour à 10 enfants exactement, entre 1796 et 1810. Signe des temps nouveaux, les prénoms de ces enfants ne sont plus du même répertoire que leurs aînés, ce sont des noms à consonances savantes, exotiques ou précieuses : Félicité, Adélaïde, Glossinde, Léon, Auguste, Victor, Joséphine... Anne Hocquard meurt en décembre 1813, à 48 ans, peut-être d'une fausse couche.

¤ Jean Nicolas lui survit de nombreuses années. Il habite longtemps avec ses enfants encore célibataires, sur la belle place rebaptisée St-Louis, avant d'emménager dans un autre logement qui lui appartient, rue Mazelle, où il décède à l'âge de 83 ans, sous le règne de Louis-Philippe.
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"Chers enfants, dansez, dansez !
Votre âge échappe à l'orage,
..."

Illustration de Granville,
tirée des Oeuvres complétes
de J.-P. de Béranger
,
Paris, H. Fournier aîné, 1840
L'orage
, p. 236.




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¤ Sa descendance est pleine de contrastes.
Un de ses fils (
2/58 a) devient officier dans l'armée napoléonienne puis conspirateur sous la Restauration. Un autre (42/58 f) ingénieur au cadastre, un emploi bien payé de fonctionnaire. Un troisième (42/58 q) médecin vétérinaire, un métier encore très neuf... ou encore commerçant comme lui (42/58 m) ...
Le plus étonnant dans cette famille bourgeoise est le choix diamétralement différent de deux de ses filles restées célibataires.: l'une (
43/59 j) devient artiste et cantatrice, alors que l'autre (43/59 t) entre en religion, routes opposées et extrêmes ! Plusieurs de leurs sœurs font de "beaux" mariages, signe de la présence probable d'une bonne dot : elles épousent un notaire (42/58)*, un confiseur (42/58 l)... Mais ce sont pour tous des épousailles tardives (les jeunes filles ont 32, 26 et 28 ans). La plupart des mariages connus des enfants de Jean Nicolas Watrin ont lieu après 1830 et l'avènement d'une royauté plus bourgeoise, celle de Louis-Philippe. On peut se demander si les choix politiques de Jean Nicolas en sont responsables, ou simplement le fait que son épouse ait été, ô suprême horreur, une divorcée ? Ou encore est-ce des difficultés financières liées à la chute de l'Empire qui auraient retardé ces noces ?
Après la Révolution de 1830, un état d'esprit plus libéral réapparaît...
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Sources : Marie Watrin (1896 - 1979), Jean Siben (1894 - 1984),
Y. F. de F., traditions orales, archives familiales (Nice)
E. Siben : 'Notes et souvenirs' ; Y. F. de F. (album Siben)
Copies d'actes d'Etat Civil de Metz (mariage an III f° 34, 1826, ...)

02/2003

 
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Geo                                      

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