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VI.7.Mm
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Izabeau Damade 268135/396199d
née à Lamothe-Montravel ? (24)
après 1773
Marie dite Marion* Damade 268135/396199f
née à Lamothe-Montravel ? (24)
après 1736, peut-être en 1783
Marguerite Damade 268135/396199g
née à Lamothe-Montravel ? (24)
après 1736, peut-être entre 1765 et 1773
Jeanne Damade 268135/396199h
née à Lamothe-Montravel ? (24)
après 1773, probablement vers 1787
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quatre filles d'Izaac Damade (<1679-<1728) 268/396 et de Marie Doucet (1...->1736) 269/397,
toutes quatre célibataires
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¤ Depuis la Révocation de l'Edit de Nantes, la «Religion Prétendue Réformée» (notée RPR dans les actes officiels) n'a plus d'existence légale en France. Mais.malgré les décisions royales, les persécutions variées, les interdits multiples, la foi protestante survit et se transmet.
Un des moyens d'en empêcher la propagation est d'interdire ou de retarder au maximum les mariages de ceux que l'on appelle aussi les "Religionnaires", en leur causant mille tracaseries. C'est peut-être ce qui explique le célibat de la majorité des filles d'Izaac Damade.

 
 *  Il y a, à l'origine, trois sœurs prénommées "Marie". L'une épouse un certain ... Constant. Parmi les deux autres,
.. l'une est surnommée Marion, c'est celle qui demeure le plus longtemps aux Mathelins. Sa soeur éponyme est-elle
.. morte, s'est-elle mariée et n'a-t-elle pas eu d'enfant ou a-t-elle quitté le pays sans donner de nouvelle ?
.. Cette dernière hypothèse est peu probable car une mention en aurait été faite pour le cas de son retour.
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. * L'un des ses aïeuls
.... a été anobli par Henri IV.
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L'autre raison, très courante aussi dans la France de l'époque peut être: le désir de ne pas trop fractionner l'héritage. Seuls les aînés se marient, héritent des biens ou, dans le cas des filles, reçoivent une vraie dote.
D
ans les riches familles catholiques, les cadets sont envoyés au séminaire, ou dans les couvents. Les garçons s'engagent parfois aussi dans l'armée.

Mais les jeunes filles protestantes n'ont pas cette possibilité.

L
es filles d'un notable, comme Izaac, sieur de Laroque, ne peuvent quand même pas se placer comme servantes ou filles de fermes. Ce serait un déshonneur pour leur famille. Elles restent donc à la maison.
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Cinq, puis quatre des filles d'Izaac Damade et de Marie Doucet, Izabeau (qui serait l'aînée du groupe), une des deux Marie (surnommée Marion), Marguerite ett.Jeanne, continuent à habiter aux Mathelins, après 1763.
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L
eur mère leur a fait, à chacune un petit legs. Il est probable qu'elles aient aussi reçu une part de l'héritage paternel.

Célibataires, elles sont restées sous le toit paternel avec leur frère Estienne Damade 134/198 et sa femme Jeanne de Métivier * 135/199

** Terres tenue d'un seigneur..

Elles gèrent en commun leurs biens situés aux Mathelins (commune de Lamothe-Montravel), aux Illarets (sur la commune voisines de St-Michel-de-Montaigne) et aux Phelipt (?), pour lesquelles elles payent régulièrement les rentes seigneuriales dont sont grevées ces terres (ce sont des "tènements" **) au profit de la Seigneurie de Montagne Saint Michel-Illarets.
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¤ Vivant ensembles, elles font des testaments en faveurs les unes des autres :
Le plus ancien est celui de Marguerite 135/199g (le 10 janvier 1765) qu'elle confie à maître Borie, notaire (à Flaujague ?).

Elle prévoit différents petits legs «au pauvre mendiant» (c'est à dire à celui qui sera dans le besoin le jour de son décès), à un certain Pierre Moljaigne (sic), fils de Gaston Lonjaigne, à son métayer, à sa servante, une petite rente à sa filleule, fille cadette de Pierre Garraud dit Camard... Pour le reste, elle donne ses habits, meubles etc. à sa sœur Jeanne 135/199h ainsi que l'usufruit de ses biens "immeubles" (il faut comprendre bâtit ou non, c'est à dire des terres) et les bestiaux, outils agricoles et récoltes qu'elle partagera avec son autre sœur Marie, (Marion) 135/199f.
Elle désire que sa nièce, Marie Contant, épouse de Jacques Berjou, fille de son autre sœur Marie 135/199c, puisse recevoir, six ans après la mort de la dernière usufruitière, une donation de 1000 livres.
Pour le reste, son héritier universel est son neveu Jean Constant. Le testament n'est pas signé, car la testatrice reconnaît ne pas savoir. Ce testament est "intimé" à Castillon le 15 août 1773, ce qui laisse penser que Jeanne est décédée peu avant. L'autre indice de cette mort probable est que ses sœurs reforment leurs dernières volontés deux mois avant cette même date, et ne nomment plus Marguerite parmi les usufruitières.


¤ Après 1773 elles restent à trois, Isabeau (ou Izabeau), Marion et Jeanne, qui reportent toutes leurs affections sur leur nièce, Marie 67/105, fille d'Estienne,
Il semble que la fillette soit devenue orpheline de mère très jeune.
Ses trois tantes sont donc pour elle autant de mamans d'adoption.

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Le dernier testament de Marie 135/199f, et le seul conservé d'elle, date du 10 juin 1773. Elle est malade et c'est la raison qui la pousse à tester.
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Elle y revendique clairement sa confiance en Dieu et sa foi protestante, recommandant «son âme à Dieu, Père, Fils et St Esprit». Elle ne peut le signer car, dit-elle, elle a des problèmes à la main droite, probablement dû à son âge.*
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Elle aussi fait différents petits legs «au pauvre mendiant» , à son filleul Guilhem Marcon, à ses nièces Jeanne Constant et Marie, veuve Berjon (à payer après la mort des usufruitières et de leur frère Etienne Damade... Cela laisse le temps d'en rassembler le montant, ou au contraire peut créer de vrais problèmes si des difficultés économiques survenues entre temps amoindrissent la fortune familiale). Elle institue évidement ses deux soeurs, Izabeau et Jeanne usufruitières de ses biens et désigne comme héritière universelle sa petite nièce de 9 ans, Marie Damade 67/105 fille d'Estienne. Le testament est intimé à Castillon le 21 février 1783.
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* Il ne semble pas que ce soit là un prétexte invoqué pour cacher son ignorance, bien que
.. deux de ses sœurs avouent ne pas savoir écrire, car une d'entre elles prénommées Marie (?)
.. (peut-être bien la testatrice) accompagne son frère Estienne Damade à Bonneville
.. lors de ses fiançailles et signe avec lui son contrat de mariage.
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Sources : : archives familiales (Pignon)
[en particulier les testaments de Marguerite Damade (1765), de Marie et de Jeanne Damade (1773)]
A. de Brianson 'Essai sur l'histoire de l'église réformée de Montcaret', mise à jours 1997
A. de Brianson 'L'Etat-Civil protestant de Montravel, 1767-1788'
in Soc. de l'hist. du Protest. dans la vallée de la Dordogne, bulletin n° 2, 2000, pp.21-24
08/2002
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