fiche0182 Michel Amstutz
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VII.55.M
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J
ean
Michel
Amstutz 310=314/438=442
né dans la vallée de Massevaux (68) ? après 1777 à Grange-la-Dame ? (25)

fils de Jean-Ulrich Amstutz (~1696 ->1743) 620/876 et de Eva Mosimann (16..-17..) 621/877
il épouse
.le 10 janvier 1756, à Grange-la-Dame (?) (25)
Judith Hauter 311=315/439=443
né en 1717 dans la vallée de Massevaux (68) ? ... ? (25)

fille de Nicolas (Niclaus ?) Hauter (16.. -17..) 622/878 et de Anna Stucky (16..-17..) 623/879
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Père de Catherine Marguerite, aussi appelée Suzanne
Catherine Amstutz (28.12.1756 - 27.05.1811) 155=159/219=221,
el
le épouse Frédéric Japy (22.05.1749 - 03.01.1812) 155=159/219=221
en 1772 (ou 1773 ?)

¤ Michel Amstutz est d'origine Mennonite ou plutôt, comme on
disait alors, Anabaptiste, d'une famille dont les racines sont Suisse.
Ils sont nombreux à avoir trouvé refuge dans la principauté de Montbéliard, au moment des persécutions dont ils sont victimes
dans le canton de Berne.
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Mennonites de la vallée de Ste-Marie-aux-Mines.
Leurs costumes ont peu changé, et se caractérisent par des couleurs sombres et l'absence
de bouton. Les hommes se rasent la moustache et portent leur barbe en collier.
(Lithographie en couleur, XIXe siècle).

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Ils y sont devenus pour la plupart amodiataires (censiers, fermiers, locataires) du prince de Montbéliard dont ils font valoir, généralement avec beaucoup de succès les propriétés, ces "granges" isolées issues des défrichements
. Jean Michel Amstutz grandit donc dans un environnement rural.
Les familles anabaptistes sont souvent nombreuses. Parents et enfants vivent sous le même toit et accueillent parfois des aïeux trop âgés pour avoir la charge d'une ferme, mais dont les bras et le savoir faire restent un apport précieux pour l'exploitation. Elles pratiquent une culture diversifiée souvent accompagnée d'élevage et visent à s'auto-suffire, cherchant à produire tout ce qui leur est nécessaire et à vendre le surplus pour payer impôts, loyer et achats indispensables (comme les outils agricoles). Ils sont réputés comme éleveurs, et ont souvent de beaux troupeaux de vaches laitières. Leurs méthodes de culture, souvent innovantes, visent à l'amélioration des terres. C'est pourquoi ils cherchent à obtenir des baux longs et s'y succèdent volontiers.

Jean Michel Amstutz sait très certainement lire, écrire et compter. A la maison, on parle probablement le Switzerdeutsch, dans sa version bernoise, langue des aïeux qui ont quitté la Suisse pour des raison de conscience. Mais Jean Michel parle aussi, sûrement, le monbéliardais, dialecte roman du pays, et le français. N'est-il pas Jean-Michel plutôt que Hans-Michel ? Ou cette première appellation est-elle réservée aux actes officiels rédigés en français.
De son père et des membres de la petite communauté familiale mennonite qui habitent Grange-la-Dame, Jean-Michel Amstutz a appris comment gérer une grande exploitation agricole, combinant culture intensive et élevage.
Dès son plus jeune âge, il a dû accompagner les hommes aux champs.

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C'est, semble-t-il, par erreur
que Mathiot et Boigeol indique
Jean-Ulrich comme le frère aîné
de Michel alors que tout le désigne
plus probablement comme
son père.
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¤
A l'expiration du bail de 1743 que son père Hans Ulrich* Amstutz a signé pour la Grange-la-Dame, Jean Michel se porte acquéreur de l'amodiation qui lui est renouvelée, en 1761, pour 18 ans.
Il habite donc avec sa femme et sa fille cette grande ferme construite sur le ban de Grand-Chamont.
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Ferme traditionnelle
du Pays de Montbéliard.
Il s'agit de la ferme de Belchamps en 1806,
occupée par un anabaptiste
nommé Jean Rich.
"Grange-la-Dame" devait lui ressembler
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  ¤ Contrairement aux autres membres de sa famille paternelle installés ailleurs dans le "Pays" * ou dans la région de Belfort qui restent farouchement Mennonites, Jean Michel intègre l'église luthérienne de Montbéliard. Est-ce par conviction ? Est-ce au moment de son mariage en 1756 ?
1 - 2 - 3 - 4 - 5 * D'autres Amstutz sont restés en dehors de l'église officielle, comme Ulrich Amstutz qualifié de "Suisse allemand" qui prend en amodiation la ferme de la Grange de Marchelavilliers en 1769 et en 1775 (il peut d'ailleurs s'agir du père de Michel, bien que ce soit peu probable, aussi bien que d'un frère ou d'un cousin ?).
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* Autre surnom donné
...aux Anabaptistes.

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En effet, son nom ne figure plus dans les recensements des anabaptistes installés sur les terres de la principauté de Montbéliard dressés cette année-là. Il est vrai que les pasteurs de la principauté sont généralement des hommes ouverts, dans la mouvance du renouveau piétiste, qui insistent sur le caractère de l'engagement de chaque Chrétien sur sa relation personnelle avec Dieu, plus que sur les rites. Cette façon de vivre sa foi se rapproche de celle des "Frères suisses" *.
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¤ Sa fille Catherine Amstutz grandit dans cette propriété de Grange-la-Dame, près de Petit-Chamont, au nord-est de Montbéliard, où elle est née. Elle y apprend à bien tenir un intérieur et à gérer toute une intendance. De cette enfance dans la grande maison, elle garde le goût de la vie communautaire et l'habitude de la séparation des sexes dans les tâches quotidiennes. On retrouve ici, dans cette expérience, l'origine de la façon dont elle et son mari organisent leur vie avec leurs ouvriers dans leur manufacture de Beaucourt.

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¤ Frédéric Japy, le mari de Catherine, ne peut pas pratiquer comme il le voudrait son métier d'horloger à Montbéliard. Il cherche un lieu à l'écart des contraintes corporatives qui empêchent toute innovation technique. C'est pourquoi Jean Michel Amstutz propose à son gendre de s'installer dans une des dépendances de la ferme, où le jeune homme aménage provisoirement son atelier.

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* Jean Séguy laisse entendre dans son ouvrage (op. cit. p. 532) qu'elle aurait été alors acquise par un Amstutz ?


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¤ En 1793, après la réunion de Montbéliard à la France, les fermes dépendant des domaines sont mises en vente. L'amodiateur de la Grange-la-Dame cette année-là est Daniel Krelig, maire d'Etupe. Il a probablement succédé au père de Catherine à l'échéance des 18 années du bail *. Un Michel Amstutz (probablement pas notre Michel, mais peut-être un fils ou un neveu de ce dernier ?) achète la ferme du Grand-Cerf, à Montbéliard le 15 pluviôse ans III. Il y a encore au XXe siècle des Amstutz membres des assemblées mennonites du pays de Montbéliard.
Pierre Amstutz, informateur de Jean Seguy, est l'un des "Anciens" de la communauté mennonite d'Etupe dans les années 1950.
  


Sources : Y. F. de F;
Mathiot et Boigeol : 'Recherches sur les anabaptistes du Pays de Montbéliard'
Pierre Lamard : Histoire d'un capital familial au XIXe siècle, le capital Japy, 1988
Hélène Widmer : 'L'extraordinaire destin de Catherine-Marguerite Amstutz',
in Souvenance anabaptiste, n°20 - 2001, pp. 72-74
Jean Séguy : Les assemblées anabaptistes-mennonites de France, éd. Mouton, 1977.

10/2004

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Prédicateur anabaptiste Suisse
(vers 1750)

Les Mennonites
Autrefois, le terme utilisé officiellementpour les désigner, "Anabaptistes" (les "Rebaptiseurs", ce qui se dit dans les langues alémaniques de Suisse et d'Alsace Wiedertaüfer, (littéralement re-baptisé) ou Taüfer tout court), est une allusion au baptême d'adulte que pratiquent les frères, seul baptême valable, car demandé par l'intéressé lui-même en signe de son engagement. Les textes les surnomment parfois "les frères Suisses" ou "frères de Zurich". En effet, aux XVIe et XVIIe siècles, de nombreux montagnards de Suisse alémanique sont Mennonites, nom sous lequel ils sont plus connus aujourd'hui. Cette appellation vient de Menno Simons (1496-1561), Chrétien Hollandais opposé aux révolutionnaires et qui essaya d'aider les Baptistes pacifiques à s'organiser. Comme ils restent à l'écart des Eglises officielles, par soucis d'indépendance vis-à-vis du pouvoir civil, hors donc de son contrôle, ils sont, pendans longtemps, l'objet de persécutions. Les communautés Anabaptistes des Pays-Bas ont été entièrement décimées par les persécutions au XVIe siècle.

 

En Suisse, les Mennonites se sont maintenus beaucoup plus longtemps. Leurs petites assemblées, sous la directions des "Anciens", se multiplient par l'apport de nouveaux membres déçus par l'Eglise officielle et attirés par leur mode de vie simple, basé sur des préceptes bibliques. Les persécutions qui s'abattent sur les membres de ces assemblées ne viennent pas de leurs voisins, car beaucoup compte un parent ou un ami parmi eux.

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La disparition
du costume traditionnel.
L'Ancien J.-B. Muller, et son épouse
entre leurs deux fils,
en 1903.

 
Le patchwork est une tradition Mennonite.
Utilisé principalementt dans le linge de maison,
et souvent résultat d'une oeuvre collective,
il entre dans la préparation
des trousseaux de mariage.

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Mais les pouvoirs en place voient d'un mauvais œil ces communautés vivant en marge de la société et ils font tout pour les faire disparaître.
Le même problème se reposera, pour des raisons analogues, quand ils viendront s'installer en Alsace, à partir du milieu du XVIIe siècle. Le phénomène de rejet sera amplifié du fait de leur plus grand isolement : vivants en quasi-autarcie, dans des fermes à l'écart, et ne se mariant qu'entre eux, ils continuent à parler leur langue, un dialecte bernois.

A la fin du XVIIe siècle une scission déchire les communautés Anabaptistes de l'Est de la France. Les partisans d'un assouplissement des règles et une vie moins austère (les Mennonites) s'opposent à ceux qui défendent farouchement, à la suite de Jacques Amman, une application stricte de règles basées sur une interprétation littérale des textes bibliques (les Amischen). Au XVIIIe, la plupart des assemblées anabaptistes de la Principauté de Montbéliard se rattachent plutôt à cette dernière tendance.
Il n'y a plus d'assemblé "Amish" aujourd'hui en Europe. Mais de nombreuses familles immigrées aux Etats-Unis y ont fait souche, et perpétuent jusqu'à nos jours ce style de vie particulier de stricte observance et leur langue d'origine. Le film "Witness", d'Harrisson Ford, en a donné une vision réaliste.

03/2001

 
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Geo                                      

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