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VIII.31.M     voir  suppliques de Heleonord Chaigneau  et  arbre Gaston Damade
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(?) Samuel Doucet l'aîné 538/794 *
né en 16.. à Montravel ? (24)
avant 1690 fils de ... Doucet (?)
épouse avant 1695
(?) Eleonor Chagnau
539/795 *
née en 16..   décédée après 1690
fille de Denis Chagnau (?) et de ... ... (1...-<1671) (?)


    Enfants : (au moins un, si du moins le lien de filiation peut être confirmé*)
(?) Marie Doucet (1... - <1754) 135/199 - épouse Isaac Damade (1... - <1736) 134/198
  

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 Cette filiation est supposée, à partir de pièces d'archives conservées dans la famille mais non prouvée !
 Eléonor Chagnau, ou Chaigneau, est bien la veuve de Samuel Doucet, mais sont-ils les parents de cette Marie ?
"Heleonord" pourrait n'être que sa tante ou une cousine par alliance.
 

 

 

¤ La ville fortifiée de Montravel se dresse sur un éperon rocheux qui surplombe la Dordogne. Ses murailles et ses tours sont visibles de loin. Ses faubourgs sont bâtis à flanc de coteaux à la limite des vignes. Mieux défendue que sa voisine Montcaret, Montravel est un lieu de refuge contre les attaques des pillards, réputée imprenable depuis au moins le XIe siècle, époque des invasions normandes. En effet, elle est facile à défendre car elle n'est accessible que par l'est.
 
¤ La région de Montcaret et Gensac embrasse très tôt la Réforme.
Dès les années 1530 apparaissent les premières manifestations liées aux «idées nouvelles».
 

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Ce vieil arbre, imposant,
     a succombé à la maladie
     des ormes dans..

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V
ers 1540, les habitants de la région sont nombreux à "déserter la messe pour les réunions évangéliques". En quelques années, les 3/4 de la population des alentours de Montcaret suivent les prêches des "prédiquants". Mais la fin du siècle est endeuillée par les persécutions et les guerres de religion.
La paix revient avec l'accession au trône de Henri IV et la signature de l'Edit de Nantes en 1598. Montcaret devient l'une des "places de sûreté" accordées aux protestants. Sully fait un tour dans la région pour rapprocher seigneurs catholiques et seigneurs protestants. Un orme est planté dans le parc du château de Vidasse, à Pessac-sur-Dordogne, pour commémorer la rencontre et cette réconciliation*.
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      les années 1970.

 

¤ Le seigneur temporel et foncier de Montravel, ville huguenotte, est toujours l'archevêque de Bordeaux. En 1614, le cardinal de Soubis, qui occupe ce siège, désigne comme gouverneur de la ville et du château Monsieur de Casenave, mais pour que celui-ci soit bien accueilli, il le fait "élire" par les habitants de Montravel. Le procès verbal de l'élection existe toujours et il est signé par 57 personnes dont un Samuel Doucet, un Hélies Doucet, un certain Chaignon (Chaignau ?) et un Doucet fils. C'est alors un gros bourg prospère abritant au moins 280 à 300 personnes.
 
Il est tentant de vouloir faire le lien entre ces Doucet et Marie, la femme d'Isaac Damade.

¤ Le roi Henri IV est mort assassiné en 1610. Dix ans plus tard, son fils, le pieux Louis XIII, qui désire retrouver l'unité spirituelle de son royaume, entre en conflit avec les Protestants.
 

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Le roi cherche à limiter au maximum l'application de l'Edit de Nantes signé par son père en 1598. Il va s'attacher en particulier à réduire le nombre des places de sûreté, attribuées aux Protestants par les articles secrets, qui font des membres de la RPR (Religion Prétendue Réformée) un état dans l'état. Son premier grand coup d'éclat est la réunion du Béarn à la France et le rétablissement du culte catholique dans cette province en 1620.
Une assemblée protestante, illégale aux yeux du pouvoir royal, se réunit à La Rochelle et décide de lever des troupes. Le roi réagit en rassemblant une Grande Armée. Il prévoit de réunir 40 000 hommes et 6 000 chevaux. Il se dirige vers le Sud-Ouest rebel. Villes symboles, La Rochelle et Montauban, sont attaquées et assiégées… Devant les violences et les exactions comises par la soldatesque, un certain nombre de places de sûreté se rendent sans combattre : Ste-Foy-la-Grande, Castillon, Nérac…
Le roi capitule devant la défense montalbanaise et renonce.

Au printemps suivant, Louis XIII entreprend une nouvelle campagne. C'est à cette occasion que l'armée royale arrive devant Montravel, en 1622, bien décidée à ne pas faire de quartier à ceux qui oseraient lui résister.
La place forte, qui lui a fermé ses portes, se prépare à subir un siège en règle. Derrière ses murs se trouvent, dit la tradition, plus de 2000 combattants venus de tous les alentours dont 300 soldats de métiers, sous le commandement de Lamothe-Guyon.
 
Le bombardement commence le 22 février et transforme la place en ruines. Bien que tous les assauts soient repoussés, la situation devient intenable pour les défenseurs et les survivants se rendent le 1er mars.
 
 


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Incendie de Montravel en 1622

(Gravure de Pierre Brou,
publiée en 1632 dans
"L'ordre des villes et places
de sûreté retirées par force ou aultrement sur ceux de la R.P.R.
par le Roy Louis de Juste
ez années 1620, 1621 et 1622
") 


 

 

Le duc d'Elboeuf ordonne alors de raser la ville, ne laissant subsister qu'un lambeau de tour * visible de loin, pour témoigner du sort terrible réservéà
la ville révoltée.

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Cette tour, démolie en 2000, était l'un des vestiges du vieux château médiéval défendant la vallée.
Elle était visible depuis les coteaux bordant l'autre rive de la Dordogne. Yann Franc de Ferrière 
4/6 l'a fait voir à  plusieurs de ses petits-enfants à l'aide de la longue vue marine de son père, depuis Malacousse, au dessus de Flaujague. Le propriétaire actuel du site, entrepreneur de travaux publics, la jugeant croûlante et dangereuse, a achevé à coup de bulldozer, et sans état d'âme, le dernier témoin de plus de 8 siècles d'histoire.
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Comment la famille Doucet et les autres habitants de la régions ont-ils vécu cette période douloureuse et sanglante ? Il est difficile de le savoir, mais ils y ont survécu et conservés une partie de leurs biens fonciers.

 
            
Les Ruines de Montravel
selon un arpentement de 1645.

: masure et place du château ;
[tour romane dont les restes ont été rasés en l'an 2000] 
: Cour ;
C
 : Cimetière ;
D
 : Douve ;
E
 : Emplacement de l'église ;
F
 : Faubourg ; 
G
 : pigeonnier ; 
L : Chemin allant vers Lamothe ; 
M : Maison ; 
P
 : Puits ;
R
 : Rocher ;
S
 : Ancienne place d'armes ;
T
 : Tour ;
V
 : Vignes.

 

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E
n 1645, les familles possèdant des biens à Montravel sont les Augan, Aubert, Badefon, Beausoulie, Bertin, Blanc, Blay, Bonnet, Benoit de Bonnet, Borie, Champagne, Derreau (Des Réaux), Dezeymeries, Doucet, Dumas, Fasegonde, Faustin, Faye, Fournier, La Fescaude, La Feuillade, Laurent, Maugand, Maumella, Marchand, Maumont, Montvert, Pascal et Saint-Martin (ou Martin).

 

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 * une affaire bien compliqué     que vous pourrez peut-être     résoudre à la lecture
    des
suppliques  écrites
   
par Eléonore Chaigneau ?
 
 

 
E
n effet, si l'agglomération est ruinée, les terres qui en dépendent existent toujours et ont gardé leurs propriétaires légitimes. Il est même possible que quelques maisons se soient rebâties sur le site. Cependant il est probable que la plupart des anciens habitants se soient réinstallés dans le village voisin de Lamothe, au bord de la Dordogne, où siège aujourd'hui la commune de Lamothe-Montravel.

¤ A la fin du siècle,  sous le règne de Louis XIV,  Eléonore Chagnau (ou Chaigneau), fille de Denis Chaigneau, adresse supplique sur supplique pour essayer de récupérer quelques biens qui lui appartiennent par héritage et qui ont été faussement attribués à son frère Jean. Elle est mariée au marchand Samuel Doucet dit l'aîné (un fils ou un neveu de celui qui signe le procès verbal d'élection de 1614 ?). Ils sont séparés de biens, une formule qui permet de préserver la fortune de l'un des conjoints en cas de saisie de l'autre, mais aussi de les protèger de la main-mise du mari sur les biens de son épouse. Ils sont mariés depuis les années 1679-1681, dates de contrats mentionnant la dote d'Eléonore. Les biens de son frère ont fait l'objet d'une saisie, et dans cette saisie se sont malencontreusement glissés quelques-uns des ses propres fonds. Mais l'affaire n'est toujours pas réglée dans les années 1690, où, pour lors veuve, elle continue avec persévérance à réclamer son dû *. Ses deux suppliques se retrouvent aujourd'hui mêlées aux archives familiales et aux papiers venant des familles Damade et Métivier.
 
N
e peut-on en déduire un lien de parenté entre ce couple et Marie Doucet, qui justifierait la conservation de ces pièces comme traces de droit de propriété ?
 

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Sources archives familiales (Pignon) :
Soc. des Amis de Montcaret et de sa région "Essai sur l'histoire de Montcaret" tome II, 1988
12/2006
 
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Geo                                      

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