¤ Gaston Damade habite le hameau des Mathelins (on dit alors : le village des Mathelins, par opposition au bourg de Lamothe dont il dépend).
C'est peut-être lui qui a fait construire ou agrandir la grande maison de maître du hameau, mi-pierre mi-pan de bois, plusieurs fois remaniée, en dernier dans les années 1995-2000, mais dans laquelle se trouve encore une grande cheminée Renaissance.
 

 
Autre indice de son aisance matérielle, les textes connus parle de Gaston Damade comme étant sieur Damade. Ce mot sieur, contraction de seigneur ne désigne plus uniquement les nobles mais aussi les notables locaux*.

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Leurs femmes sont qualifiées de demoiselles (ce n'est que bien plus tard que le vocable ne désignera plus que les jeunes filles non mariées).

¤ Gaston et Marie habitent probablement la plupart du temps leur grande maison des Mathelins, et doivent vivre des produits de leurs métairies, en particulier de la vente du vin et des eaux-de-vie dont Bordeaux est un grand port d'exportation.
Ils sont sûrement protestants : ils prénomment un de leurs fils Izaac (du patriache Isaac, fils d'Abraham).

¤ Gaston marie sa fille Marie avec le sieur Pierre Benoit. Et s'il a probablement la joie de connaître ses petits-enfants, il a aussi la tristesse d'apprendre la mort de la jeune femme, frappée par la surmortalité féminine d'autrefois.
 
¤ Gaston Damade meurt avant 1695 (il semble que ce soit en 1688).
Le 18 mai 1695, J. Renoir (?), notaire royal, se déplace aux Mathelins pour procéder au partage de ses biens entre ses deux fils Jean et Izaac.
La métairie de Fonladan n'est pas comprise dans cette répartition. Comme le demande le testament du 7 septembre 1684, reçu par le notaire Banizette, cette propriété est partagée en deux. Une moitié appartient aux enfants de Pierre Benoit, encore mineurs et sous l'administration de leur père, car elle constitue la dote de leur défunte mère, Marie Damade. L'autre moitié revient à Marie Trapaud, la veuve de Gaston, sous forme d'usufruit.

¤ Marie Trapaud reste aux Mathelins, auprès de ses enfants.
On trouve parfois mention d'un notaire du nom de Trapaud au XVIIIe, dans des actes passés dans la région. S'agit-il d'un lointain neveu ?

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¤ Une vieille maison de Lamothe, dite "l'enclos de Lamothe" appartenant aujourd'hui à Monsieur et Madame Yves Thomas, porte, gravée dans les pierres de sa cave, le nom de Damade. S'agirait-il d'une demeure familiale ? Il est prouvé qu'elle a appartenu à un certain Pierre Boyer, sieur de Lamothe vers 1750.
 
Un indice ? Marie Boyer, décédée en juin 1746, après trois années de mariage, et sans postérité, est la cousine-germaine d'Etienne et de Marie, deux descendants de Gaston Damade. La maison de l'Enclos de Lamothe aurait-elle été la dote ou la part d'héritage de Marie Damade épouse Boyer, la mère de Marie Boyer (17.. - 1749) ? Elle aurait ensuite pu être revendue à Pierre, sieur de Lamothe ou accordée à ce dernier en temps que "cousin germain (sic)" de la défunte ?
La convocation faite au moment de l'ouverture du testament de Marie Boyer, épouse de François Ballateau de la Feuillade, datée de 1749, cite les noms de plusieurs de "ses proches parents" : "Etienne Damade, sieur de Laroque, habitant Lamothe, Delle Damade, veuve du sieur Constant, Jean Constant, sieur de Canteloup son fils habitant St Vivien et Pierre Boyer, sieur de Lamothe".
Curieusement, la seconde épouse de François Ballateau de la Feuillade s'appelle aussi Marie Boyer (1728-1809). Il se remarie, en effet avec une "nièce" de sa première femme. Cette seconde Marie Boyer n'est autre qu'une sœur de ce Pierre, sieur de Lamothe. Ils sont tous enfants de Jean Boyer, de Lamothe et de Suzanne Boyer, de L'Hyrondelle (à Montcaret).
Pierre et Marie sont donc cousins germains de Jean-Jacques Boyer, de l'Hyrondelle, le grand-père de Sophie Boyer, épouse d'Adolphe Franc 16/24c. Mais alors pourquoi Pierre Boyer est-il convoqué à l'ouverture du testament de feu Marie Boyer, défunte épouse de son futur beau-frère ? *

Sources : archives familiales (Pignon) : 'Partage des biens de Gaston Damade', 1695
Francis Thomas - Maxime Perrot, AD Gironde (33 E 35014) - 01/2007

  
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